Amulette par Annie Legault

Annie Legault (photographe: Mélanie Bussières )

1. Comment définiriez-vous votre métier?

À vrai dire, je considère mon métier comme étant un mode de vie plutôt qu’un travail. Déjà, ça en dit long. L’autonomie, l’épanouissement personnel, le multi-tasking, apprivoiser la solitude sont les synonymes de mon métier d’artiste textile. Si par mon travail je réussis à apporter de la douceur et de la chaleur dans le quotidien des gens, j’aurai réussi ma mission.

2. Comment est née votre histoire avec le textile?

Dans mon registre des bonnes nouvelles, Amulette fait parti des plus belles surprises de ma vie! Je dis le mot surprise, puisqu’il n’y avait aucune intention de carrière dans ma démarche artistique avec ce projet au départ.

Voici l’histoire: mon travail de fin d’études, ( je complétais un BFA à l’université Concordia à l’époque), a été exposé en vitrine d’un commerce à la vue des passants. Radio-Canada m’a repérée et contactée pour réaliser une entrevue télévisée de mon minuscule atelier de la maison, à cette époque. Ce fût une belle discussion autour du retour du textile sur la scène contemporaine, on a discuté d’intergénération, du passage des techniques ancestrales et de sa pérénité. Mon projet Amulette date de 2013, et est ainsi graduellement devenue mon emploi à temps plein.

3. Quel est-votre parcours, votre formation?

Diplôme d’Éudes Collégiales en Arts Plastiques au CEGEP de Ste-Thérèse, Bachelor of Fine Arts avec mention honneur du département de textile à l’Université Concordia.

4. En général, comment commence votre cheminement créatif? Qu’est-ce qui vous inspire?

La démarche initiale du projet Amulette (gri-gri) depuis l’université est de contrer le froid et la noirceur par la chaleur et la lumière. La matière reste mon inspiration première pour sa souplesse, sa valeur naturelle, donc naturellement la corde de coton a été ainsi explorée et choisie après différentes approches, et travaux de recherches.

5. Pour vous le textile c’est quoi?

Me référant à mon travail pour la question, le textile est comme un trait de crayon qui dessine dans l’espace. Oui, j’adore dessiner….

6. Selon vous, quel est l’avenir du textile?

Difficile de dissocier le mot AVENIR et TEXTILE. Nous le savons tous, les temps actuels sont écologiquement hypothéqués. De travailler de mes mains reste le geste le plus noble que je puisse accomplir, dans le sens ou il n’y a pas d’interventions industrielles dans le résultat. Ainsi, mon travail s’inscrit dans la philosophie à laquelle j’adhère, le slowdesign. Le vrai avenir du textile? Seul le temps nous le dira…

7. Si vous deviez choisir une matière?

Si je n’avais qu’un seul choix de matière? Le coton.

8. Si vous deviez choisir une couleur?

Ouch! J’aime toutes le couleurs ou presque…mais aujourd’hui je feel jaune. Je vous partage une anecdote personnelle autour de la question des couleurs. Au temps où je travaillais en restauration je notais très rarement les commandes des clients, ma mémoire était bâtie sur un système de couleurs par association. Par exemple, la cliente 1 portait un chandail rose, commande une salade verte, ainsi qu’ une consommation d’alcool avec l’étiquette bleu. Je pouvais ainsi retenir une commande de 6 personnes. C’est puissant comment la couleur peut nous influencer, autant en création qu’en logistique…et plus encore.

9. Tissu uni ou à motifs?

Uni

10. Pouvez-vous nous présenter des personnes qui vous inspirent?

J’ai visionné le documentaire sur Lady Gaga. Bien que je n’aime pas particulièrement son travail, je l’ai trouvée inspirante comme personne. J’aime beaucoup de travail des l’artistes montréalais David Umemoto et David Altmejd et de l’artiste coréenne Haegue Yang.

Retrouvez Annie ici:

Myriam Menard photographe 

Crédits photos: Annie Legault