Je me souviens encore de l’émotion qui m’a envahie la première fois que j’ai posé les yeux sur quelques œuvres d’Andy Goldsworthy il y a maintenant plus de dix ans à la bibliothèque du Cégep d’Alma. J’arrivais avec peine à comprendre comment il réussissait à faire tant avec si peu! D’ailleurs je suis toujours aussi émue de voir quelqu’un créer d’aussi belles et touchantes sculptures en utilisant uniquement des matériaux trouvés sur les lieu de sa prochaine pièce: des feuilles, des fleurs, de la boue, des brindilles, des roches, des cocottes et même de la neige et de la glace. Goldsworthy assemble, arrange ces œuvres éphémères et transitoires, ne se servant que de ses mains, de ses dents, de la salive pour coller et parfois, avec un peu de chance, des outils trouvés (une pierre pointue comme poinçon par exemple). Ce n’est donc pas son intention que de laisser sa « trace » sur un paysage mais plutôt de travailler avec la nature, instinctivement, afin de créer une nouvelle perspective poétique de l’endroit où il édifie son labeur. L’artiste parvient à concevoir des sculptures environnementales qui, malgré leur caractère fugace, figent le paysage et interloquent les paires d’yeux qui s’y attardent…
« Each work grows, stays, decays – integral parts of a cycle which the photograph shows at its heights, marking the moment when the work is most alive. There is an intensity about a work at its peak that I hope is expressed in the image. Process and decay are implicit. »
Andy Goldsworthy
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