Des textiles… cultivés sous l’eau

La culture des fibres naturelles soulève de nombreuses questions comme la mono culture, l’irrigation, la destruction de terres agricoles, la destruction de forêts primaires, …

Mais si nous changions de point de vue pour développer de nouvelles matières textiles?

Une piste de solution se trouve peut-être… sous l’eau.

Plusieurs entreprises se sont tournées vers les algues que l’on peut transformer de la même manière que les fibres semi-synthétiques composées de cellulose.

Basé sur le procédé Lyocell, l’entreprise SeaCell a intégré des fibres d’algues à de la cellulose issue du bois. On ne prélève que la partie des algues qui peut se régénérer.

L’algue est entièrement non traitée, riches en vitamines, oligo-éléments, acides aminés et minéraux, les substances présentes dans les algues s’activent au contact de l’humidité naturelle de la peau. Elles aident à activer la régénération cellulaire, qui à son tour peut aider à soulager les maladies de la peau, à réduire l’inflammation et à apaiser les démangeaisons.

Algiknit a développé une fibre textile fabriquée à partir de varech, une algue qui pousse très rapidement sur les côtes du monde entier et qui permet de produire un biopolymère: l’alginate, réduit en poudre puis fusionné et extrudé sous forme de filament.

Croissance rapide, culture peu couteuse, compostable, les mêmes propriétés que le polyester, plus résistant que le coton et la laine, le varech absorbe une grande quantité de CO2 et contribue à améliorer la qualité des eaux polluées. De plus le tricot de ces pièces permet de concevoir des objets ou des vêtements sans chutes ni pertes de matière.

Enfin Volleback utilise les algues en impression sur un t-shirt composé de lin et de lyocell, deux fibres reconnues pour leur faible coût environnemental.

Cultivées dans des bioréacteurs, les algues sont filtrées puis séchées avant d’être mélangées à un liant puis imprimées, la couleur verte provenant de la spiruline. Une fois séché et au contact de l’air, ce pigment naturel va s’oxyder et changer de couleur.  Mais surtout ce t-shirt est entièrement  compostable et biodégradable en 8 à 12 semaines. Une idée très inspirante de penser la fin de vie du vêtement au moment même de sa conception.

Et pour aller plus loin sur les pigments, (re)lisez l’article écrit par Vicky sur Algaemy textiles!